Servir avec foi

Par Mgr Emmanuel Dassi Youfang

Partenaire de la mission BAFIA au Cameroun.
Mgr Dassi

Monseigneur, pouvez-vous vous présenter, présenter le lieu de mission et la structure dans laquelle agissent les volontaires ?

Je suis Emmanuel Dassi Youfang, je suis le quatrième évêque de ce diocèse de Bafia, quatrième depuis 2020. Bafia est un très vaste diocèse de 34 600 kilomètres carrés qui compte 500 000 habitants, essentiellement rural. Ce territoire a donc de vastes étendues très enclavées et dans ce contexte, évangélisation et développement doivent absolument aller ensemble. Deux couples de volontaires sont actuellement en mission avec nous. André et Clarisse travaillent pour la maison de l’Artemisia. Grâce à cette plante, l’Artemisia, sa culture, sa transformation, sa distribution, ils aident à lutter contre le paludisme. Marc et Blandine travaillent à l’évêché pour le service construction et à l’économat. Ils ont aussi 5 enfants !

 

Qu’apportent les témoignages de ces familles et de ces couples engagés, qui ont tout quitté pour partir servir au loin, aux personnes auprès desquelles ils sont envoyés ?

Il y a ce que nous pouvons nommer, mais il y a ce qui n’est connu que de Dieu seul, ou que le langage humain ne peut nommer. Je pense que cette autre partie est encore bien plus importante. Ce qui est transmis à travers ces années de vie au milieu de ce peuple, de ces populations vers lesquelles ils sont envoyés, est souvent difficile à exprimer dans un rapport missionnaire ou par les partenaires que nous sommes. Mais je dirais qu’ils apportent évidemment leur expertise dans leur domaine de compétences et surtout dans un esprit évangélique de don de soi, de service. Ils apportent aussi leur témoignage de foi, de vie chrétienne, notamment dans le domaine fort sensible de la vie familiale et sacramentelle. Ils apportent par-dessus tout leur amour sans frontières, leur amour pour les plus pauvres dont ils partagent la vie au quotidien.

 

Pourquoi privilégier des missions de longue durée ? En quoi l’acculturation des volontaires participe-t-elle à la réussite de leur mission ?

Il y a une célèbre bière camerounaise qui a pour devise « Il a fallu du temps. » Oui, il faut du temps pour atterrir, pour connaître concrète­ment le milieu, les contours du travail à accomplir, programmer, réali­ser, évaluer, etc. Il faut surtout du temps pour s’intégrer, pour connaître véritablement les personnes, les collaborateurs, mais surtout, les per­sonnes que l’on est venu servir. Jésus nous en a donné l’exemple. Il a passé trente ans avant de commencer la phase décisive de son ministère public qui s’est achevée avec sa mort et sa résurrection sur la croix. Mais évidemment les missionnaires n’attendent pas de tout maîtriser de la culture des destinataires avant de se lancer. En réalité, l’amour est universel. Plus ils aiment, plus la confiance se crée et les barrières tombent. Finalement, la différence culturelle ou l’accultu­ration n’est pas un obstacle, mais un enrichissement mutuel pour les destinataires comme pour les volontaires. Tout cela demande du temps.

 

Quels sont les principaux défis auxquels doit faire face l’Église au Cameroun ? En quoi la présence de volontaires Fidesco peut-elle être une réponse à ces défis ?

Je dirais que nous devons faire face à deux défis importants. Le premier est le défi de l’évangélisation en étendue et en profondeur, car il existe encore des zones non évangélisées, et même ceux qui sont déjà devenus chrétiens doivent le devenir encore plus afin de transformer notre société. Le second est le défi du développement, tant de l’Église elle-même qui doit tendre sans cesse vers l’autonomie financière pour avoir les moyens de sa mission, que du développement des populations dont l’Église est servante. Les missionnaires qui sont laïcs, les missionnaires Fidesco, nous sont très précieux pour relever ce double défi.

 

Selon vous, qu’apportent les volontaires Fidesco aux projets que vous portez d’un point de vue professionnel ?

Je dirais qu’ils apportent d’abord des idées, des idées novatrices. Ce sont de précieux collaborateurs pour la réflexion, le discernement de la réalité et la mise sur pied de projets et d’initiatives missionnaires afin de changer positivement les situations interpellantes. Ce ne sont pas seulement des exécutants et c’est très important pour des partenaires d’avoir des personnes avec qui on réfléchit sur la réalité et qui le font en toute liberté. Mais ils apportent aussi leur expertise dans la mise en œuvre opérationnelle avec les innovations que cela implique. La conjugaison de ces deux aspects nous donne d’avoir en chacun des volontaires de très précieux collaborateurs.

 

Pourquoi avez-vous choisi de faire confiance à Fidesco ?

Fidesco porte bien son nom, « Fides » pour foi et « co » pour coopération. Nous apprécions d’abord la foi chrétienne et vivante de ces missionnaires, leur vie familiale, leur insertion ecclésiale, leur simplicité de vie, leur vie de prière, leur participation à la messe avec les autres chrétiens. Je crois que cela parle énormément à notre population et à nos communautés chrétiennes. Mais ils brillent aussi par leur disponibilité pour l’Église qu’ils ont accepté joyeusement de servir. Je les vois toujours présents, et il me paraît important de souligner cette grande disponibilité : elle est un dénominateur commun à tous les volontaires. Bref, bravo à Fidesco !

Podcast

Nos anciens volontaires replongent dans leurs souvenirs le temps d’un épisode de podcast à écouter au fond d’un canapé, dans les transports, en cuisine ou ailleurs… À cœur ouvert, ils témoignent de leur mission professionnelle à l’autre bout du monde. Ils vous livrent leurs joies, leurs difficultés mais aussi leurs enseignements. En bref, ils vous racontent tout sur la mission !

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Prochaines rencontres Fidesco à Paris le 25 février 2025 et en visio le 11 mars 2025.

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