Quand toute la vie devient mission

Par Clémence Poniatowski et Tasnim Boucaud

On pourrait croire que la mission commence le jour où l’on quitte son pays, et s’achève avec le retour.

On pourrait croire que la mission commence le jour où l’on quitte son pays, et s’achève avec le retour. Or, tous ceux qui se lancent dans l’aventure missionnaire – qu’ils soient religieux ou laïcs, volontaires pour deux ans ou missionnaires de longue durée – témoignent de la transformation du cœur, du regard, de l’intelligence qui s’opère en eux, et qui marque leur vie tout entière.

Un engagement radical

Pour les volontaires, la mission n’est pas une parenthèse que l’on ouvre et que l’on referme, mais plutôt une étape décisive qui porte des fruits durables et s’inscrit dans une continuité. Bien souvent, la décision du départ a été préparée et mûrie par des engagements préalables, qui éveillent le désir d’un don plus total. La mission répond à ce besoin d’une vie plus unifiée, où tout – l’ordinaire du quotidien, le travail, le temps libre – est orienté vers la rencontre de l’autre, la disponibilité, l’attention aux plus pauvres, le service…
La mission conduit alors à une prise de conscience : ce qui pouvait apparaître comme une parenthèse extraordinaire où l’on se donne à plein temps, cela ne devrait-il pas constituer l’ordinaire de la vie humaine, où que l’on se trouve, quel que soit le contexte ? S’il est vrai que l’homme est un être de relation fait pour le don, alors toute la vie ne devrait-elle pas devenir mission ?
Le pape François le rappelle : « Chaque homme et chaque femme est une mission, et c’est la raison pour laquelle on vit sur la terre. »

Un appel polymorphe

La réponse à cet appel prend des formes multiples selon chacun et selon les étapes de la vie. Ces diverses manières de vivre la mission se complètent et s’enrichissent mutuellement : elles fleurissent dans des engagements extrêmement variés, qui témoignent de l’inventivité de l’Amour à l’œuvre auprès de périphéries et de pauvretés de toutes natures. Dans l’histoire de l’Église, le XIXe siècle en est un exemple éloquent : ce siècle, qui a vu l’envoi de tant de missionnaires français à travers le monde, se caractérise aussi par un essor sans précédent des congrégations apostoliques et des œuvres caritatives en France.
La mission auprès de tous les peuples du monde est partie intégrante de la vie de l’Église dès ses origines. Elle est réponse à un appel. Elle permet de vivre concrètement cette « solidarité universelle » que l’Église appelle de ses vœux, et qui est pour tout homme un devoir de justice et de charité. Elle aiguise notre conscience d’appartenir à « une seule famille humaine », selon les mots du pape François dans Laudato Si.

Et au retour de mission ?

Au retour, cet appel ne se dément pas. Au contraire, il s’enrichit de tout ce qui a été vécu sur le terrain. Ce retour est une étape délicate, où la nostalgie peut être forte, ainsi que la tentation de comparer ce que l’on retrouve avec ce que l’on a laissé.

C’est alors qu’il s’agit d’entendre à nouveau l’appel de Dieu et de l’Église. Loin d’être un point d’arrêt, le retour est un nouvel envoi pour continuer la mission. Il est l’occasion de redire oui, dans la confiance, pour persévérer dans l’engagement au service du bien commun.
Ce service peut prendre plusieurs formes. Certains continuent à œuvrer auprès des plus vulnérables, d’autres changent d’orientation professionnelle, d’autres encore reprennent leur métier. Que le retour s’accompagne ou non de changements visibles, en réalité cela importe peu. L’essentiel réside dans la capacité à vivre pleinement les enseignements de la mission, à aborder la réalité avec un regard et un cœur renouvelé, ouvert aux autres, sensible aux besoins des plus petits. « Nous n’avons pas changé le monde, mais c’est notre monde qui a changé ! », témoignent Alexandre et Maïlys, de retour des Philippines.

Coopérer signifie participer à une œuvre commune. C’était l’enjeu du départ en mission, c’est naturellement celui du retour, qui est l’occasion d’entendre un nouvel appel et de poser un nouveau choix pour participer à la construction de notre société en s’engageant au service du bien commun.

Podcast

Nos anciens volontaires replongent dans leurs souvenirs le temps d’un épisode de podcast à écouter au fond d’un canapé, dans les transports, en cuisine ou ailleurs… À cœur ouvert, ils témoignent de leur mission professionnelle à l’autre bout du monde. Ils vous livrent leurs joies, leurs difficultés mais aussi leurs enseignements. En bref, ils vous racontent tout sur la mission !

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Prochaines rencontres Fidesco à Paris le 25 février 2025 et en visio le 11 mars 2025.

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